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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
26 mars 2009

Et Joseph !

La Tradition

veut que celui-ci disparaisse de cette terre un peu avant le début du ministère public de Jésus. En effet, les Evangiles cessent d'évoquer sa présence lorsque débutent les miracles du Christ. Lors du premier signe, aux Noces de Cana, Jésus est seul avec sa mère (Jean 2,1-12).

L'Evangile de Marc (6,3) désigne Jésus comme le charpentier. Il exerce donc un métier pour lequel il a été bien formé. Des années durant, Joseph a dû s'employer à lui transmettre tout son art, tout son savoir. La transmission d'un métier est une chose, mais on peut imaginer que Joseph a transmis bien plus: les qualités humaines qui fondent la valeur d'une personne; le respect, l'humilité, la patience, l'endurance dans l'effort. Quiconque a travaillé dur avec les diverses corporations des métiers du bâtiment peut comprendre l'état d'esprit de Joseph. Il fut autant un père qu'un maître pour le jeune adulte Jésus.

La littérature chrétienne a toujours exalté la puissance des relations existant entre Jésus sa mère. Cela semble juste, car les Evangiles (Jean 2,1-12 et 19,27) montrent que Marie compte beaucoup pour son fils. Il ne sait rien lui refuser, même si les noces de Cana révèlent un Jésus un peu rude à travers les paroles échangées avec sa mère. On peut y voir une pudeur et l'expression de la puissance du caractère. Les mêmes relations existaient-elles avec Joseph ?

Les Evangiles ne le disent pas, ils sont muets sur le sujet. Cela reste le jardin secret du Sauveur et appartient de toute façon à sa vie privée. La vie publique de Jésus, ses miracles et la transmission de

la Parole

de Dieu demeurent l'essentiel à connaître. Il fondent l'espérance et la foi chrétienne.

Mais si les Evangiles, en dehors de la naissance et de la prime enfance du Christ sont peu disert sur Joseph, cela ne signifie nullement qu'il doit être relégué au second plan, comme un personnage de moindre importance. Sans renier l'importance de Marie ni la puissance de sa prière dans la vie de l'Eglise, n'oublions pas Joseph. Il mérite notre attention et notre respect. C'est malheureusement pour beaucoup d'Eglises et de chrétiens le saint de l'oubli. Avec bonheur, il a un puissant Protecteur au Ciel, celui qu'il a élevé et aimé comme un fils à qui l'on transmet tout son amour. Peut-on imaginer que Jésus ait pensé à Joseph en déclarant: "les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers" (Mathieu 19,30 et 20,16 - Marc 10,31) ?


En lien avec l'article précédent sur Joseph et son développement sur les frères de Jésus, il est intéressant de mentionner une découverte archéologique étonnante remontant à octobre 2002. Ce 12 octobre

2002, l

'épigraphiste français André Lemaire découvre sur le flanc d'un ossuaire appartenant à un collectionneur israélien une inscription en araméen (langue parlée par le Christ et dans toute

la Palestine

à l'époque): "Ya'akoV, bar Yosef, akhui di-Yeshua".

En français cela se traduit par: Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus.

Outre le fait que cela serait la première preuve archéologique montrant la réalité historique de l'existence du Christ, le mystérieux ossuaire évoque le personnage de Jacques, chef de la première Eglise chrétienne à Jérusalem, lapidé en l'an

62. L

'historien juif Flavius Josephe (37-100 ap. J-C) et l'Evangile apocryphe de Saint Thomas (logia 13) le nomment "Jacques le Juste".

L'ossuaire est composé d'un petit sarcophage de pierre à l'intérieur duquel, selon la tradition juive de l'époque, on plaçait les os du défunt environ un an après sa mort. Il provient du village arabe de Silwan, près de Jérusalem.

L'authenticité de l'inscription a pu être vérifiée au moyen du microscope électronique.

André Lemaire a expliqué que l'araméen n'a été utilisé que de -20 à 70 ap. J.-C. pour les inscriptions sur les ossuaires. Les détracteurs de cette découverte qui dérange (elle remet en question les dogmes de certaines Eglises) font valoir qu'à l'époque, les prénoms de Ya'akoV,Yosef et Yeshua étaient portés par de nombreux habitants de Jérusalem. Mais selon André Lemaire, la probabilité pour que les trois prénoms sortent dans cet ordre de filiation est très réduite. Un spécialiste a par ailleurs évalué à une vingtaine le nombre des habitants de Jérusalem pouvant s'appeler Jacques, avoir un Joseph pour père et un Jésus pour frère. Mais la mention d'un frère sur un ossuaire est une chose rare, ce serait seulement le second exemple connu à ce jour.

La référence à Jésus de Nazareth serait un hommage, ses disciples ne pouvant passer sous silence la relation de parenté qui le liait à Jacques, le défunt.


Sur la question des frères de Jésus soulevée précédemment dans l'article sur Joseph précisons encore:

1) Que le thème de la virginité perpétuelle de Marie n'apparaît, avec le taciturne Saint Jérôme, qu'au quatrième siècle après Jésus-Christ.
2) Qu'au sixième siècle le concile de Mâcon (585) se demande si les femmes ont une âme...
3) Qu'à partir du Moyen-Age le célibat des prêtres devient la règle pour l'Eglise latine d'Occident.

La femme et la sexualité deviennent, très vite, sujets tabous...

L'Eglise primitive, beaucoup plus équilibrée, ignorait de tels excès.

Les épîtres bibliques de l'Apôtre Paul à Tite et à Timothée veulent que l'on choisisse comme diacres, prêtres et évêques des hommes mariés et équilibrés (1 Timothée 3,1-13 et Tite 1,5-9), pour éviter les déviations et les problèmes, pour placer des hommes solides à la tête des communautés chrétiennes.

Pour sourire, les délibérations du tristement célèbre concile de Mâcon (585) révèlent aussi le canon 13; celui-ci interdit aux évêques d'avoir chez eux des chiens de garde dressés à mordre les pauvres qui viennent demander l'aumône...


Concernant la virginité perpétuelle de Marie la question à se poser est:
De quelle virginité s'agit-il ?

S'il s'agit de la conservation d'un état physiologique et de l'absence de relations sexuelles avec Joseph cela implique (et beaucoup d'hommes d'Eglise ont versé dans ce sens depuis 2000 ans) que la chair est "mauvaise", la sexualité "sale", la pureté se situe alors à ce niveau.

Si - comme je le crois - la "virginité" est en fait un état de transparence à Dieu (sincérité, droiture, courage, loyauté, respect de la parole donnée, perméabilité à la grâce divine, foi, espérance et amour) la "pureté" s'adresse alors à ces valeurs.

L'Evangile le dit d'une autre façon lorsque Jésus déclare purs tous les aliments: "ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais ce qui sort de sa bouche et qui vient du coeur" - déclare le Seigneur (Mathieu 15,11).

La virginité me semble moins quelque chose à conserver qu'un état à découvrir, à conquérir.

Ainsi on pourrait dire que Marie-Madeleine, la célèbre prostituée de l'Evangile "découvre et conquiert cet état de transparence à Dieu" après sa rencontre avec le Christ. Et ce sera le premier être humain à voir le Christ ressuscité.

Soulignons que dès la fin du premier siècle apparaît la première hérésie, celles des docètes (docétisme), combattue par l'Apôtre Jean dans son Evangile (Verbe qui se fait chair). Les docètes refusaient l'idée que Jésus ait pu être une personne matérielle (physique, charnelle). Pour eux le Christ avait été quelqu'un de purement lumineux, les apôtres voyaient "une image", pas un être de chair et de sang. En fait, cela procède toujours d'une seule et même idée: - refus de l'Incarnation, d'un Dieu qui devient personne, être humain; refus de la chair considérée comme "mauvaise", "sale", etc.

Personnellement, je crois que le Christ, par son Incarnation, a sauvegardé toutes nos capacités. Cela est essentiel

Que Marie soit vierge au sens physique du terme est clairement attesté par Luc 1,34-35 avant la naissance du Christ. Si Luc prend bien soin de nous le préciser c'est pour que nous n'ayons pas de doute sur l'origine miraculeuse de la naissance de Jésus. Mais après, est-ce que cela revêt de l'importance ? Luc ne dit plus rien là-dessus.

Marie et Joseph auraient-ils été obligés de respecter scrupuleusement la continence sexuelle dans leur mariage, pourquoi ? Les Evangiles n'affirment rien là-dessus. Par contre Luc 2,7 nous précise que Jésus est son "fils premier-né", (il n'a pas écrit: fils unique) ce qui laisse entendre qu'il y a d'autres enfants après le premier. Le même Luc, qui a rédigé les actes des Apôtres révèle la présence des frères de Jésus avec Marie en prière avant

la Pentecôte

(Actes 1,4), il les montre dans son Evangile en 8,19.

Le bon sens suppose que s'ils étaient vraiment des cousins (selon une thèse développée par certains) Luc, Mathieu, Marc et Jean - qui tous évoquent - à plusieurs reprises - les frères de Jésus (Mathieu 13,55-56 ; 12,46-47 et 28,10 - Marc 3,31 ; Jean 2,12 et 7,3-10) l'auraient précisé dans leurs Evangiles respectifs. Cela ne leur a pas paru important.

Il nous faut comprendre la virginité de Marie après la naissance de Jésus avant tout comme un état de transparence à Dieu et de réceptivité à

la Grâce.

L'Eglise de France se disait Gallicane (du latin gallicanus, gaulois, des Gaules) parce que derrière ce mot de gallican il y avait une doctrine, le gallicanisme, c'est à dire la défense des libertés de l'Eglise de France face à l'absolutisme du Vatican.

Le dictionnaire Larousse, dans son édition de 1974, définit le gallicanisme comme la "doctrine qui a pour objet la défense des libertés de l'Eglise de France (gallicane) à l'égard du Saint Siège, tout en restant sincèrement attachée aux dogmes catholiques."

Toutes ces définitions sont incomplètes, mais elles ont au moins le mérite d'exister.

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