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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
14 juin 2008

La misère continuera si le monde se borne à observer

Les survivants du cyclone de Birmanie ont enduré selon toute apparence une infinie série de peines et de périls au cours du mois dernier.

Le programme de la junte birmane de “réhabilitation et de reconstruction » a eu pour conséquence l’expulsion forcée des refuges de dizaines de milliers de réfugiés – des personnes qui avaient déjà souffert des  traumatismes d’avoir perdu leurs familles et amis, leurs maisons, propriétés, possessions et gagne pain au cours du ravage occasionné par le cyclone Nargis les 2 et 3 mai.

Quatre semaines après le désastre, les Nations Unies déclarent que moins de la moitié des 2.4 millions de personnes affectées par le cyclone ont reçu une sorte aide de la part du gouvernement ou des organisations humanitaires.

Dans son dernier rapport, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) déclare que les pénuries de nourriture et  les augmentations des prix « posaient un risque de sécurité nationale ».  Le prix du riz à Rangoon a doublé, et celui des aliments de base, comme le sel, a triplé.

Alors il n’est pas surprenant d’apprendre que les survivants affamés du cyclone s’alignent le long des autoroutes pour mendier de la nourriture auprès des voitures et camions qui passent. Les donateurs privés, émotionnellement affectés par la vue d’une telle souffrance humaine, ont chargé leurs véhicules de nourriture et de ravitaillement, et ont conduit jusqu’aux régions rurales du delta pour apporter l’aide par eux-mêmes.

Cependant, l’attention pour les malades, blessés et mal nourris ne fait pas partie des priorités du gouvernement Birman.

Le régime cynique a même annoncé que les victimes appauvries du cyclone pouvaient “se débrouiller seules ».

Le journal Kyemon a violement critiqué l’aide étrangère dans un éditorial en langue Birmane : « Les gens de l’Irrawaddy peuvent s’auto suffire sans les barres chocolatées données par les pays étrangers.

Le Snr-Gén Than Shwe a bien conquis sa réputation de cruauté et de barbarie. Cependant, cette fois, il a laissé beaucoup plus de monde sans voix de par son manque absolu d’humanité.

La police, les soldats et les officiers d’immigration ont organisé des barrages pour interroger les donateurs sur les principales routes de Rangoon vers les villes dévastées du delta de l’Irrawaddy, et ont averti les volontaires de ne pas faire de donations « désordonnées », les menaçant de suspendre leur permis de conduire.

Les généraux sans pitié prouvent au monde combien ils regardent de haut les survivants du cyclone.

« Les gens devraient apprendre à se nourrir par eux-mêmes » a déclaré un officiel aux donateurs. « Nous ne voulons pas que les étrangers pensent que nous sommes un pays de mendiants. »

Pendant de temps là, l’ASEAU et l’ONU – partenaires officiels de la Birmanie pour coordonner l’effort international – pouvaient seulement s’asseoir et regarder du haut du confort de leurs bureaux la mauvaise façon dont les autorités birmanes géraient le programme de réinstallation des survivants du cyclone, seulement quelques jours après avoir eu l’accord pour les visas des travailleurs humanitaires des Nations Unies qui attendaient pour entrer dans le pays.

Les survivants du cyclone sont condamnés. Le régime Birman les a balancés dans les périmètres des villages aplatis, sans nourriture, eau, moyen de subsistance et sans futur. Ils font face à plus de faim, de maladie et de souffrance.

Vendredi, dans un remarquable et pompeux spectacle, le régime a annoncé aux média que la famine n’était pas un problème, parce que « les fermiers pouvaient ramasser des fougères d’eau ou sortir avec des lampes la nuit pour attraper des grenouilles dodues ».

La communauté internationale s’est rassise dans son fauteuil collectif et a autorisé la junte militaire à commettre un meurtre en toute impunité.

Si les survivants du cyclone peuvent manger des grenouilles, alors les Nations Unies peuvent certainement humblement manger leur chapeau et admettre leurs erreurs. Si les organes du monde ne forcent pas de leur détermination le régime Birman, les habitants du delta de l’Irrawaddy auront à souffrir d’un second désastre – une calamité totalement prévisible faite de la main de l’Homme.

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