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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
23 novembre 2007

COTIGNAC - ST JOSEPH

L'APPARITION DE SAINT JOSEPH A COTIGNAC, LE 7 JUIN 1660

La journée s'annonce chaude. Un jeune berger, provençal, de Cotignac, Gaspard Ricard, âgé de 22 ans, a conduit son troupeau sur le versant est du Bessillon. Vers une heure de l'après-midi la chaleur est intense. Assoiffé, il s'allonge sur le sol rocailleux quand soudain un homme d'imposante stature se tient près de lui et indique un rocher en lui disant:
"Iéu siéu Joùsè; enlevo-lou e béuras ." c'est-à-dire: "Je suis Joseph; enlève-le et tu boiras."
La pierre est lourde, huit hommes pourront à peine la déplacer; comment Gaspard la soulèverait-il? Mais le vénérable vieillard , comme disent les récits de l'époque, réitère son ordre. Le berger obéit déplace le rocher, et découvre une eau fraîche qui commence à ruisseler. Il boit aussitôt avec avidité. Lorsqu'il se relève, l'apparition a déjà disparu Sans plus attendre, il va porter la nouvelle au village, et les curieux arrivent. Trois heures après l'événement en un lieu que tous savent être dépourvu de source, une eau abondante s'écoule.

Saint Joseph mis en lumière dans l'Église et en France : "C'est tout. Rien de plus simple, rien de plus pauvre que cette apparition... comme l'Evangile", commentait Mgr Gilles Barthe, dans sa lettre pastorale du 14 février

1971. L

'eau est le signe, si essentiel dans notre foi, de notre régénération et de la vie nouvelle jaillie pour nous de

la Pâque

du Christ. Ici est mis en lumière le rôle puissant d'intercession de Saint Joseph. St Joseph uni à

la Vierge Marie

dans le plan éternel de

la Providence

divine, que Dieu veut voir associé à son épouse dans la prière et le coeur des chrétiens, spécialement dans la vie des familles.
Les faits sont dûment attestés par d'abondantes sources, bien conservées.
Un épisode des mois suivant l'apparition est remarquable: une fois de plus, les Consuls de Cotignac, en hommes politiques, et en chrétiens responsables, vont croire à l'événement et prendre bientôt toutes les mesures utiles en vue du bon déroulement des pèlerinages... tout en respectant profondément les compétences et responsabilités propres aux autorités d'Eglise dans le domaine spirituel (reconnaissance, cultes, etc.)
Car les choses ne traînèrent pas. A la réunion du conseil municipal du 25 juillet, on délibéra au sujet de la font (source) de Saint Joseph , dont l'eau a beaucoup de qualités et fait beaucoup d'opérations . Car de toutes parts de la province, on vient y prendre de l'eau pour s'y laver, boire et guérir si on a des maladies et infirmités : cela provoque de la confusion ! La construction d'une chapelle y est décidée - on recevra les aumônes à cette fin -. Commencée le 9 août, elle sera déjà terminée en octobre suivant! Bientôt trop petite, on en met une plus vaste en chantier dès 1661 ; elle sera dans le style de l'époque. C'est le Sanctuaire de St Joseph consacré en 1663 que vous pouvez voir aujourd'hui.
Mais, dans l'immédiat la grosse question était de savoir qui, prêtres séculiers ou religieux, sera chargé de la chapelle de Saint Joseph. La population de Cotignac et ses élus désiraient que ce fussent les Pères Oratoriens de Notre-Dame de Grâces. Et telle fut finalement la décision de l'Evêque de Fréjus. Ainsi en fut-il jusqu'à

la Révolution.

Des signes extraordinaires : En 1662, dans son compte-rendu de visite, le Père Allard de l'Oratoire avait écrit parlant de l'année 1661:
"Nos Pères (de Notre-Dame de Grâces) m'ont assuré qu'il y a eu 52 processions, de Pâques à

la Pentecôte

, et qu'il y a eu 6 000 personnes dans l'octave de cette dernière solennité. L'eau de Saint Joseph fait des miracles. Depuis mon retour un boiteux de naissance, originaire d'Avignon, y étant allé, est revenu bien droit et a laissé ses crosses; nous le connaissons. Tout le monde boit et emporte de cette eau.."
Il ajoutait encore que les Pères avaient construit un bâtiment de six chambres à Saint-Joseph , et qu'ils étaient débordés: il leur faudrait du renfort! Le Pape, Alexandre VII accorda sa bénédiction à la confrérie qui s'établit bientôt sous le nom de Confrérie de

la Sainte Famille

ou de Jésus-Marie-Joseph.
Tout ceci illustre la popularité acquise par le culte de Saint Joseph; sa fête le 19 mars vit accourir les foules dès

1661. C

'est du reste cette année-là que Louis XIV décrétait ce jour, fête chômée! Bientôt Saint Joseph fut fêté dans tous les diocèses de France (ce que le Saint-Père demandait depuis 40 ans ... ), et spécialement en Provence; des églises y apparurent qui portaient son nom, et dans presque toutes les autres, un autel fut dédié à celui que l'Eglise proclamerait un jour son Protecteur universel (en 1871).

La Font Saint

Joseph ne s'est jamais tarie, au pied du sanctuaire. Elle reste visible en contre-bas de celui-ci, sur le côté ; les grâces non plus, dont on ne saurait faire la liste notent les Moniales Bénédictines, qui ont trouvé là le lieu privilégié de leur installation depuis 1977, à leur retour d'Algérie. A tous ceux qui prient avec foi, Saint Joseph répond avec son coeur de père ; il ramène le coeur des enfants vers leurs parents, protège les enfants à naître, réconcilie des frères désunis, rend le goût de vivre, notent encore les Bénédictines, qui sont souvent les confidentes des grâces obtenues ; et celles-ci concernent quelquefois des nécessités très matérielles : pour vivre, il faut avoir de quoi se nourrir, avoir un toit...
Après son pèlerinage à Cotignac et l'apparition de Saint Joseph, Louis XIV ne pouvait faire moins que lui consacrer

la France

et sa personne (Ces bonnes dispositions chrétiennes ne survécurent guère à la mort de sa mère, Anne d'Autriche).

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