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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
17 janvier 2009

Enseignement ou Éducation

Il est souvent facile de confondre enseignement et éducation. En effet, ce dernier terme, beaucoup plus général, correspond à la formation globale d'un individu, à divers niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique, médical, etc.). Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à un mode d'éducation bien précis, soit celui du développement des connaissances des élèves à l'aide de signes (la transmission des connaissances est en soi impossible, on ne transmet pas de connaissances). « Signes » et « enseignement » dérivent d'ailleurs de la même racine latine. Ces signes utilisés pour permettre l'acquisition de connaissances font référence au langage parlé et écrit.

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Ainsi, l'enseignement est un mode d'éducation bien spécifique que l'on retrouve dans nos écoles modernes où un maître, devant et/ou avec un groupe d'élèves, transmet verbalement et/ou activement (souvent appuyé par des documents écrits, des mises en situation...) un ensemble de connaissances. L'apprentissage effectué dans des ateliers ou dans des laboratoires où les élèves, guidés par un maître, apprennent de leurs essais et erreurs, n'est donc pas, à proprement parler, de l'enseignement. Dans ce cas, on pourrait aussi employer le terme de formation.

Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n'est pas forcément enseigner.

La notion d'erreur est fondamentale. Pour l'enseignant, l'enseigné ne doit pas faire d'erreurs, ou en faire le moins possible pour être le meilleur. Meilleures sont les notes, meilleur est le placement dans la hiérarchie sociale...

On peut aussi considérer que le tâtonnement et donc l'erreur est un moyen d'enseignement, le rôle de l'enseignant étant dans ce cas de veiller à ce que l'élève ne stagne pas dans cette démarche. Tout dépend de la manière dont on considère l'apprenant : comme un récipient à remplir ou comme un individu capable de penser et d'agir par lui-même. Dans le premier cas, l'enseignement ne fonctionne que dans le sens enseignant-enseigné; dans le second cas, il fonctionne dans les deux sens.

escalier

Il faut aussi souligner l'importance des moyens accordés à l'enseignement : il y a un écart énorme entre l'enseignement frontal qui a lieu dans les universités, quand un adulte s'occupe pendant une heure de 500 étudiants, et l'enseignement qui a lieu dans les écoles, où plus l'enfant est petit, plus le nombre d'adultes pour s'occuper de lui est important. Sans remettre en question la nécessité d'un nombre important d'adultes pour s'occuper des plus jeunes, on pourrait considérer que le nombre de personnel d'encadrement devrait être fonction du niveau atteint par l'élève. Sans tomber dans le piège des classes en retard, une valorisation, au sein de groupes mixtes, des élèves dont le niveau est élevé, en tant que personne-relais de l'enseignant ou personne ressource du groupe, pourrait permettre de pallier le manque de moyens financiers et donc humains. N'oublions pas de valoriser aussi les élèves en difficulté afin de leur permettre de reprendre confiance en eux, et de leur montrer que leur place n'est pas forcément celle de déchets de la société à recycler dans des impasses sans issue ou dans les filières de mouchoirs jettables du système de production.

Pédagogie différenciée, tutorat... Ces concepts pourraient permettre à l'enseignement de survivre dans des contextes difficiles, mais aussi de transmettre aux élèves des valeurs fondamentales comme la coopération, la fraternité, la morale, les vertus... Encore faut-il que les enseignants croient en l'École comme ascenseur social de masse... Malheureusement, en France, cette croyance (laquelle ?) a la vie dure. Les besoins économiques de main d'œuvre y sont pour beaucoup, la difficile mise en œuvre de la pédagogie différenciée aussi.

Qu'enseigner ?

À la lumière des récents développements au niveau de la pédagogie, il semble que ce ne soit pas tous les sujets scolaires qui se transmettent uniquement à l'aide de l'enseignement.

L'histoire semble être une des disciplines qui se prête le mieux à l'enseignement, du simple fait qu'il s'agit d'une transmission d'informations d'une personne à une autre et que cela n'implique pas la maîtrise de techniques (sauf s'il s'agit bien sûr de la méthode de recherche historique).

D'un autre côté, l'éducation physique et la musique, qui s'apprennent par la pratique, laissent peu de place à l'enseignement, à proprement parler. Bien sûr, les connaissances théoriques enseignées viendront faciliter ces apprentissages.

Entre ces deux extrêmes, l'apprentissage d'autres disciplines telles que l'écriture, les mathématiques et les sciences par exemple, s'appuient sur un mélange d'enseignement et de pratique, l'enseignement enrichissant la pratique et la pratique soulevant des questions qui seront résolues par l'enseignement.

Pour la plupart des élèves, posséder une connaissance et appliquer cette connaissance au moment opportun ne se fait pas de façon automatique. Par exemple, de nombreux élèves, voir de nombreuses « personnes », qui font régulièrement des fautes d'orthographe lors de productions écrites connaissent pourtant très bien les règles qu'ils ne respectent pas. Il s'agit donc de l'une des limites majeures de l'enseignement.

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