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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
29 août 2008

Déclaration des Domincains sur la crise alimentaire

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« Nous souhaitons remercier le Conseil pour avoir convoqué cette session qui nous interpelle tous. À la lumière de l'actuelle crise alimentaire mondiale et face à l'amplification des menaces de famines, nous constatons avec amertume que le 1er Objectif du Millénaire de « réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim » est loin d'être atteint. Cet échec n'est pas seulement imputable à des « causes naturelles », mais aussi à des « comportements humains qui provoquent des situations sociales, économiques et humaines qui se détériorent » telles que par exemples les règles commerciales injustes, la pression exercée sur le prix des denrées alimentaires par la production des agrocarburants et les spéculations sur les aliments de base etc

Conséquence d'une exorbitante hausse des prix des denrées alimentaires, l'actuelle crise affecte plus de 850 million de personnes, et ce sont encore une fois les plus pauvres et vulnérables qui en paient le prix fort. En février, Caritas avait signalé que cette flambée des prix risquait sérieusement de compromettre de nombreux « projets d'aide en Afrique, en Asie et en Amérique latine».

Cette crise a aggravé les conditions de vie déjà précaires des plus pauvres et marginalisés. Hommes, femmes, mais surtout enfants et personnes âgées sont les plus touchés: l'exacerbation de la malnutrition chronique qui en découle, comporte de graves répercussions sur la santé mentale et physique des personnes, voir le décès. Selon des estimations « toutes les cinq secondes un enfant de moins de 10 ans meurt de maladies liées à la faim et à la malnutrition, soit près de 18'000 enfants par jour...». Ces chiffres sont la preuve flagrante de graves violations que subi l'être humain dans son droit à l'alimentation, à une existence digne, à un développement humain intégral et surtout à son droit à la vie

Nous souhaitons donc saisir cette occasion pour rappeler que conformément au droit international tous les Etats ont l'obligation de protéger et de respecter la vie humaine et, par conséquent, l'obligation de faire tout effort possible pour protéger, respecter et garantir le droit à une alimentation adéquate, y compris l'accès équitable à l'eau potable et aux moyens de productions alimentaires. Sans une action immédiate, ferme et concertée de la part des Etats et de la communauté internationale, cette crise alimentaire risque, à long terme, d'entraîner et d'aggraver certains des problèmes déjà existants : plus large diffusion et chronicisation de maladies liées à la sous-alimentation, augmentation des flux migratoires pour cause de famine, baisse de la productivité agricole des Pays en développement, augmentation de la précarité dans les Pays développés et troubles sociaux. Ce n'est donc pas seulement une question alimentaire, mais aussi une question de paix et de stabilité.

Face à cette tragédie humaine, nous avons la responsabilité morale de défendre ces droits fondamentaux et de venir en aide aux plus démunis. Nous souhaitons donc porter la voix des plus vulnérables, surtout de ces 18 000 enfants qui meurent chaque jour de malnutrition, et prions instamment le Conseil des droits de l'homme, la communauté internationale et les institutions financières multilatérales de

participer dans un esprit de coopération au Sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale et saisir cette occasion pour réfléchir et trouver des solutions durables à cette crise, avec une attention particulière pour les populations vulnérables les plus affectées;

veiller à une distribution plus juste et équitable des ressources alimentaires et de l'eau potable et promouvoir des programmes de gestion efficace des ressources alimentaires, de l'eau et de l'environnement ;

prendre des mesures appropriées pour contenir les effets négatifs de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires et renforcer la dotation du PAM afin de résoudre la situation d'urgence dans certaines régions;

réviser et promouvoir des règles du commerce agricole international plus justes et équitables visant à protéger du dumping et de la concurrence déloyale les petits agriculteurs locaux dans les Pays en développement ;

promouvoir l' «autonomie alimentaire » dans les politiques agricoles et alimentaires, en renforçant la capacité de la population et des agriculteurs locaux à déterminer leurs propres politiques agraires et alimentaires ;

finalement, nous demandons aux Etats d'adopter des politiques migratoires plus «ouvertes » à tous ceux qui émigrent pour cause de famine et qui se voient souvent être repoussés à la frontière. »

Le bureau des Dominicains pour Justice et Paix (Dominicans for Justice and Peace) auprès de l’Organisation des Nations Unies à Genève, dont le directeur est le frère Olivier Poquillon, est un service international qui est l’extension du travail des frères et sœurs dominicain(e)s partout dans le monde impliqé(e)s dans la protection des droits humains et les personnes vulnérables.

Pour en savoir plus consulter : http://un.op.org/fr/

Largement due à des facteurs humains, la crise alimentaire mondiale n'est pas une fatalité! Dominicans for Justice and Peace (Order of Preachers) appelle la communauté internationale à mettre tout en œuvre pour assurer le droit à l'alimentation de tout être humain et, particulièrement, des plus faibles et des plus vulnérables.

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