A l'EGLISE
A l'église, je me sentais bien
A la messe, lorsque mon coeur se serrait d'une douce inquiétude dont la cause m'était obscure, ou lorsuq'il était mordu ou égratigné par les menues mortifications du jour, j'essayais de composer des prières ; il me suffisait de penser à mon sort si peu enviable, et d'eux mêmes, sans effort, les mots s'alignaient pour former des complaintes :
Seigneur Seigneur, je m'ennuie !
Faites que je sois bientôt grand !
Car je n'ai plus la patience de vivre,
j'aimerais mieux me pendre - Pardonnez moi, mon Dieu !
De mon apprentissage, je ne retire rien !
Ma patronne, ce vieux diable,
Hurle après moi comme un loup,
et la vie n'est bien amère !
Aujourd'hui encore, je me raplle nombre de mes "prières" ; le travail de l'esprit, pendant l'enfance, creuse dans l'âme des plaies si rpofondes que, parfois, elles ne peuvent plus se fermer.
A l'église je me sentais bien, je m'y reposais comme lorsque j'allais à la campagne ou dans la forêt. Mon coeur enfantin, familiarisé déjà avec les humilaitions, meurtri par les brutalités de l'existence, se purifiait dans des rêveries ardentes et confuses.