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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
15 avril 2010

Marcel Van est le protecteur d’Enfants du Mékong

Directeur général des Enfants du Mékong, Yves Meaudre nous présente cette association originale qui a fêté en 1998 ses 40 ans. et fête cette année ses 50 ans.

La Nef

– Pourriez-vous nous expliquer l’origine des « Enfants du Mékong » ?

Yves Meaudre – Enfants du Mékong est né de l’histoire tragique du peuple indochinois, qu’un de nos soldats assumera jusqu’à la fin de sa vie. René Péchard, prisonnier en 1949, oublié dans les accords de Genève, s’évadera dans les conditions relatées par le livre Enfants du Mékong (Fayard) en 1957.

Il s’installe à Vientiane (Laos) et s’improvise dentiste. René Péchard n’avait pas de projet humanitaire, ni l’intention de défendre le droit des enfants eurasiens. Il avait trouvé à sa porte deux enfants abandonnés. Il leur a ouvert la porte et entre deux clients il leur apprenait leurs leçons. C’est ainsi qu’est né notre œuvre. En 1975, lorsque le Pathet Lao l’obligera à fuir ce qui était devenu son pays, 350 enfants étaient accueillis dans trois foyers. En France, il s’installera en banlieue parisienne avec quelques-uns d’entre eux. Quinze dans trois pièces ! Il part très vite pour Valence puis à Asnières où nous sommes encore. Il meurt en récitant son chapelet le 3 octobre 1988 dans une chambre prêtée par un enfant. Exilé comme ses enfants. Pauvre, il n’avait pas de maison car il vivait au foyer au milieu de ses garçons.

Il avait jusque-là accueilli d’innombrables familles réfugiées, placé près de mille enfants dans des familles d’accueil, lancé des centaines de parrainages dans les camps de Thaïlande. Ces parrainages dont il est le premier inventeur, ont été vitaux pour ceux qui se croyaient abandonnés du monde et voyaient à travers ce geste tendresse et fidélité. L’argent, passé à travers les barbelés grâce à la complicité de prêtres ou même de gardiens a permis à des familles de survivre, à des filles de ne pas être violées, à des pères de famille d’échapper à une exécution sommaire, à des mères de se procurer l’immodium qui sauvera leur enfant.

La Nef

– Vous-même, peut-on vous demander pourquoi vous vous êtes consacré totalement à cette œuvre ? Aviez-vous une affinité particulière pour les pays de l’ex-Indochine ?

Yves Meaudre ‚ Pour ma part, je ne connaissais pas l’Asie. Pour me mener en Indochine, un petit vietnamien du nom de Marcel Van surgira dans ma vie alors que rien ne m’y préparait. A la suite de l’éclatement d’une magnifique équipe, un de mes amis, séminariste, me dit d’écrire au Père Daniel-Ange que je ne connaissais pas. Ce dernier me répond en une ligne : « Prie-le ». Jointe à cette lettre laconique, la photo d’un martyr des prisons d’Hanoï en 1956. Quatre ans plus tard, le président de la société à laquelle j’appartenais me demande de me mettre en relation avec le directeur du secteur religieux de Fayard, Jean-Claude Didelot.

Ce dernier me demande de devenir administrateur de l’association dont il était le vice-président depuis vingt-cinq ans. Marcel Van est le protecteur d’Enfants du Mékong dont une des maisons porte le nom. Jean-Claude Didelot, venait d’éditer en trois livres les manuscrits de Marcel Van découverts au Canada par Daniel-Ange et commenté par le Père Marie Michel (carme).

La Nef

– Quelles actions concrètes menez-vous et comment s’organisent-elles ?

Yves Meaudre ‚ L’action de notre œuvre est complètement empirique. Elle est celle que mènerait un père de famille qui colle au plus près des réalités d’un monde mouvant et difficile pour assurer la vie de sa famille. C’est la raison pour laquelle je vous précisais que nous n’avions pas de projet. Hier nous avions au Laos des foyers pour des enfants eurasiens. Nous avons répondu aux drames des personnes internées dans les camps en Thaïlande. Nous avons aidé et aidons toujours les familles de réfugiés renvoyées dans leur pays. Il faut imaginer l’état moral de ces personnes

qui ont fui désespérément ces régimes communistes comme on fuit l’enfer. Ils ont tout abandonné sur place, pris un boat people dont je rappelle que seulement un bateau sur deux survivait à la traversée de la mer de Chine. Et ils reviennent, suspects et d’une pauvreté totale à la charge de leur famille, eux qui avaient promis leur aide de l’Occident. Nous leur donnons notre main.

Avec la très relative ouverture économique, nous avons aidé une multitude de religieuses et de curés à ouvrir des écoles. Nous apportons sous forme de parrainages une aide aux familles qui leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école, les nourrir, les vêtir et de leur donner un minimum de soins. Nous avons vu après une année d’aide notamment au Nord-Ouest du Cambodge, où nous sommes les seuls présents, chez les montagnards au Vietnam et au Sud du Laos les courbes de mortalité des enfants de moins de dix ans tomber de 50 % à 2-3 %. Nous n’en tirons aucun orgueil. C’est une action de grâce permanente que nous rendons à Notre-Seigneur d’être grâce aux parrains les outils de la charité divine. Notre volonté est de disparaître derrière le lien privilégié qui existe entre les quelque douze mille parrains qui prennent par un apport financier et par leur courrier près de 30 000 enfants en charge. L’apport indispensable de l’aide financière ne représente qu’un demi-plein d’essence pour sauver une famille entière !

135 F

.

Nous avons construit près de 250 écoles par le « parrainage » d’une école française ou belge qui aide ou participe avec d’autres écoles au financement d’une école en Asie. Il faut

25 000 F

pour construire un bâtiment en dur dans cette région.

La Nef

– Vous avez également des foyers en France : quel est leur rôle et ne risquent-ils pas de déraciner les enfants asiatiques ?

Yves Meaudre ‚ Nous avons cinq foyers en France. Trois en région parisienne pour prendre en charge les « orphelins de divorcés ». La communauté asiatique en France de si grande réputation n’a malheureusement pas échappé au matérialisme pratique et à la dérive morale des quartiers pauvres où ils habitent.

Déracinés ? Ces enfants et leurs familles le sont. Nous recueillons des enfants qui supportent sur leurs épaules tous les errements et les conflits de leurs parents. Pris dans l’engrenage d’une société violente et mortifère. L’exemple et les confidences des adultes les persuadent que ces derniers sont immatures et qu’ils n’ont rien à attendre d’eux.

Des drames familiaux, les réseaux mafieux qui les contrôlent dès l’âge de dix ans détruisent toute autorité des adultes sur eux. Nous les éduquons avec amour et fermeté à la liberté qui est le premier attribut de l’homme créé par Dieu. Libre de toutes les dépendances psychologiques, affectives, idéologiques, libre pour aimer et être aimé. Nous avons deux foyers réservés à ceux qui veulent vivre une communauté explicitement chrétienne.

La Nef

– Avez-vous une action en faveur de l’adoption d’enfants asiatiques par des familles françaises ?

Yves Meaudre ‚ Nous ne nous occupons pas d’adoption.

La Nef

La France

continue-t-elle à avoir une responsabilité à l’égard des pays de l’ex-Indochine ?

Yves Meaudre‚

La France

a renoué des liens réels avec les pays de l’ancienne Indochine. Ces liens sont compliqués comme l’est l’âme asiatique, forts parce que même si nous avons pu vivre des périodes conflictuelles, une longue histoire commune a laissé des traces. Les infrastructures, la formation des élites sont encore là. Compliqués surtout au Vietnam parce que la guerre laisse des traces profondes dans la psychologie des peuples. Il y a eu de remarquables administrateurs français donnés à ces pays, mais il y a eu aussi des expatriés de faible niveau intellectuel et moral, arrogants et parfois scandaleux qui ont été la source des violences idéologiques. L’héroïsme de nos soldats n’est pas en cause, bien au

qui ont fui désespérément ces régimes communistes comme on fuit l’enfer. Ils ont tout abandonné sur place, pris un boat people dont je rappelle que seulement un bateau sur deux survivait à la traversée de la mer de Chine. Et ils reviennent, suspects et d’une pauvreté totale à la charge de leur famille, eux qui avaient promis leur aide de l’Occident. Nous leur donnons notre main.

Avec la très relative ouverture économique, nous avons aidé une multitude de religieuses et de curés à ouvrir des écoles. Nous apportons sous forme de parrainages une aide aux familles qui leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école, les nourrir, les vêtir et de leur donner un minimum de soins. Nous avons vu après une année d’aide notamment au Nord-Ouest du Cambodge, où nous sommes les seuls présents, chez les montagnards au Vietnam et au Sud du Laos les courbes de mortalité des enfants de moins de dix ans tomber de 50 % à 2-3 %. Nous n’en tirons aucun orgueil. C’est une action de grâce permanente que nous rendons à Notre-Seigneur d’être grâce aux parrains les outils de la charité divine. Notre volonté est de disparaître derrière le lien privilégié qui existe entre les quelque douze mille parrains qui prennent par un apport financier et par leur courrier près de 30 000 enfants en charge. L’apport indispensable de l’aide financière ne représente qu’un demi-plein d’essence pour sauver une famille entière !

135 F

.

Nous avons construit près de 250 écoles par le « parrainage » d’une école française ou belge qui aide ou participe avec d’autres écoles au financement d’une école en Asie. Il faut

25 000 F

pour construire un bâtiment en dur dans cette région.

La Nef

– Vous avez également des foyers en France : quel est leur rôle et ne risquent-ils pas de déraciner les enfants asiatiques ?

Yves Meaudre ‚ Nous avons cinq foyers en France. Trois en région parisienne pour prendre en charge les « orphelins de divorcés ». La communauté asiatique en France de si grande réputation n’a malheureusement pas échappé au matérialisme pratique et à la dérive morale des quartiers pauvres où ils habitent.

Déracinés ? Ces enfants et leurs familles le sont. Nous recueillons des enfants qui supportent sur leurs épaules tous les errements et les conflits de leurs parents. Pris dans l’engrenage d’une société violente et mortifère. L’exemple et les confidences des adultes les persuadent que ces derniers sont immatures et qu’ils n’ont rien à attendre d’eux.

Des drames familiaux, les réseaux mafieux qui les contrôlent dès l’âge de dix ans détruisent toute autorité des adultes sur eux. Nous les éduquons avec amour et fermeté à la liberté qui est le premier attribut de l’homme créé par Dieu. Libre de toutes les dépendances psychologiques, affectives, idéologiques, libre pour aimer et être aimé. Nous avons deux foyers réservés à ceux qui veulent vivre une communauté explicitement chrétienne.

La Nef

– Avez-vous une action en faveur de l’adoption d’enfants asiatiques par des familles françaises ?

Yves Meaudre ‚ Nous ne nous occupons pas d’adoption.

La Nef

La France

continue-t-elle à avoir une responsabilité à l’égard des pays de l’ex-Indochine ?

Yves Meaudre‚

La France

a renoué des liens réels avec les pays de l’ancienne Indochine. Ces liens sont compliqués comme l’est l’âme asiatique, forts parce que même si nous avons pu vivre des périodes conflictuelles, une longue histoire commune a laissé des traces. Les infrastructures, la formation des élites sont encore là. Compliqués surtout au Vietnam parce que la guerre laisse des traces profondes dans la psychologie des peuples. Il y a eu de remarquables administrateurs français donnés à ces pays, mais il y a eu aussi des expatriés de faible niveau intellectuel et moral, arrogants et parfois scandaleux qui ont été la source des violences idéologiques. L’héroïsme de nos soldats n’est pas en cause, bien au

contraire ce sont souvent eux qui ont eu les jugements les plus sévères sur toute une communauté d’expatriés inadaptée à vivre au milieu d’une grande civilisation. L’Indochine est définitivement révolue. Les liens doivent se tisser sur d’autres relations, une relation d’amour et de confiance.

La Nef

– Comment se vit notre héritage culturel dans ces pays ?

La France

et le français comptent-ils encore pour eux ?

Yves Meaudre‚ Notre héritage culturel existe même s’il est malmené par un nouveau matérialisme pratique. Ce matérialisme cohabite parfaitement avec celui qui le précède. L’anglais, même si le français se maintient chez les élites, l’emporte partout. Notre action cherche à offrir à ces pays l’alternative d’une deuxième langue véhiculaire. En effet, l’enfermement dans le seul mode de pensée anglo-saxon réduit dramatiquement l’expression de ces peuples si fins et si subtils. Comme nous, ils aiment manier l’abstraction. A cet égard nous avons une responsabilité importante. Pour cela, il faut que

la France

soit proprement convaincue de l’importance de sa culture, combien les affinités intellectuelles et spirituelles sont considérables. A notre humble niveau nous essayons de créer un lien personnel entre des enfants, leurs parents et des parrains français. Une curiosité réciproque permet cette transfusion d’espérance. Le français est très vivant dans les disciplines scientifiques notamment dans les facultés de médecine où

la France

est très active. Les Français sont très aimés et acceptés s’ils restent conformes à l’image dont rêvent les Vietnamiens, c’est-à-dire s’ils sont délicats, pudiques et hommes de cœur. Dans l’Eglise aussi où la spiritualité est très thérésienne et mystique.

La Nef

– Comment l’Eglise catholique s’est-elle implantée dans ces pays ?

Yves Meaudre‚ L’Eglise a commencé à s’implanter au Vietnam dès le XVIème siècle même si nous datons l’évangélisation importante avec l’arrivée d’Alexandre de Rhodes, jésuite de Provence débarquant sur la rive de Balang le jour de la saint Joseph 1627.

Date qui a son importance puisque saint Joseph est le patron du Vietnam et qu’un chrétien sur trois porte son nom. Entre juillet et Noël 1627, Alexandre de Rhodes pensait avoir été entendu par cent mille personnes à raison de six prônes d’une heure par jour ! La science du jésuite fut surtout connue parce qu’il apporta au Vietnam l’utilisation de l’écriture latine, écriture qui permet à ce peuple de maîtriser une vocation internationale. L’accueil de l’Evangile fut enthousiaste, les jésuites baptisèrent dans des proportions miraculeuses. La réaction fut très vive. Dès 1629 le Vietnam commencera la longue litanie de ses martyrs.

La Nef

– L’Eglise là-bas a été une Eglise de martyrs, il suffit de songer à la belle figure de Marcel Van : pourriez-vous nous en dire un mot et nous expliquer le rôle de ces martyrs aujourd’hui dans ces pays et pour votre propre association ?

Yves Meaudre‚ L’Eglise est, suivant l’expression d’un évêque, forte mais peu profonde. Les villages sont extraordinairement fervents. Les vocations religieuses et sacerdotales innombrables. L’expression publique de cette foi est impressionnante pour celui qui découvre le Vietnam. C’est un peuple dont la vocation missionnaire pour le troisième millénaire est évidente. Mais les évêques craignent en effet que leur peuple ne soit confronté à un nouveau matérialisme beaucoup plus insidieux. L’un d’eux, pourtant prisonnier pendant treize ans, a pu dire, « comme citoyen, je sais ce qu’il faut pour mon peuple, comme pasteur je ne sais plus ». La liberté est un don de Dieu mais il faut que les jeunes générations se préparent à être vraiment libre dans une atmosphère de combat.

Le Cambodge se remet à peine de l’éradication de son Eglise par les Khmers rouges. Malgré celle-ci, les très jeunes missionnaires affirment rencontrer au hasard de leur évangélisation des

communautés qui ont traversé la tourmente en gardant la foi. Magnifique. Le clergé est composé d’anciens missionnaires français qui, chassés par les Khmers rouges, sont revenus. Tous les prêtres cambodgiens ont été massacrés, l’évêque de Phnom Penh Mgr Salaas est mort dans un camp de déportation. Nous vivons une période transitoire et difficile. De jeunes et très remarquables missionnaires français arrivent. Des jésuites et différentes communautés qui avaient accompagné les Khmers dans les camps à la frontière les ont suivis définitivement au Cambodge lors du retour. C’est une Eglise en reconstruction qui témoigne chaque jour d’une naissance miraculeuse. On est en plein mystère. Certaines communautés découvertes ont maintenu une foi intacte alors qu’elles étaient sans prêtre depuis le XVIIIème siècle et ont traversé les horreurs des trente dernières années !

L’Eglise thaïlandaise est en régression. C’est sans doute la seule de ce continent. Celle du Laos renaît avec un clergé laotien et une population extrêmement pauvre.

Marcel Van est un fils de sainte Thérèse de Lisieux. Elle lui apparaissait régulièrement et lui faisait toute son éducation mystique et humaine. Il est le patron des enfants abandonnés et persécutés par l’immoralisme des adultes et notamment de ceux qui devraient être des maîtres, c’est-à-dire des prêtres. En effet, il fut le témoin de désordres qui auraient pu ruiner sa foi. C’est dire que sa cause défendue à Ars est importante et objet d’une véritable purification pour le clergé. Enfant martyr pour son combat pour la pureté du sacerdoce, il sera doublement martyr lorsque, s’échappant du camp, il y retournera pour y apporter le Saint Sacrement à ses codétenus et y mourir. C’est le saint Tarcissus du XXème siècle. Vous imaginez quels poids pèsent de tous côtés pour ou contre une éventuelle canonisation ! (1)

La Nef

– Quelle est la situation de l’Eglise dans ces pays aujourd’hui et qui touche-t-elle ?

Yves Meaudre ‚ La vie de l’Eglise est un combat d’amour contre les incompréhensions et les violences dont elle sera jusqu’à la fin des temps, l’objet.

L’Eglise du Vietnam en est l’exemple le plus visible. Son rôle dans la mission universelle est capital. Le monde bascule sur le pacifique. Les raisons sont démographiques, donc économiques et politiques. Le Vietnam profondément travaillé par la grâce est un enjeu considérable. Sa vocation missionnaire et les moyens dont elle dispose sont conséquents. Nous devons comme Français nous réjouir que notre enfant dans la foi soit devenu cet adulte si fort et désigné. Nous devons lui faire faire l’économie des crises que nous avons connues depuis trente ans. Il faut qu’elle passe de l’Eglise martyre dont elle sort à l’Eglise missionnaire en passant outre à la sécularisation de la foi. Le danger existe… L’Eglise de Chine est toujours martyre dans le sang et les geôles.

La Nef

– Quels sont les rapports de l’Eglise avec les autorités politiques et les religions dominantes de ces pays (bouddhisme,…) ?

Yves Meaudre ‚ Les relations avec le bouddhisme sont respectueuses et pour beaucoup sont bonnes. Le bouddhisme, surtout au Vietnam, est respectueux du caractère religieux et des exigences morales fortes qui découlent de la foi chrétienne. La persécution subie par les uns et les autres au nom d’un totalitarisme idéologique a rapproché les hommes sincèrement religieux. Au Cambodge, le bouddhisme assez sommaire et marqué par l’animisme peut être amalgamé à une identité nationaliste. Le courant communiste veille à une éventuelle récupération des esprits en ce sens. Certains catholiques seraient tentés de faire de même pour la religion chrétienne en séparant les catholiques vietnamiens habitant sur place des catholiques khmers. On en comprend la raison mais on déplore que l’Eglise ne puisse pas être justement le lieu de la réconciliation entre deux peuples opposés.

Propos recueillis par C. Geffroy  Source : La Nef n°99 - novembre 1999

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