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EDUCATION ET AIDE HUMANITAIRE
30 octobre 2009

C'est toi que maman préfère

Danielle Laporte

Extrait du guide Être parent, une affaire de cœur, Collection parents, Les éditons de l’Hôpital Sainte-Justine, 1999.

Je me souviens d’une scène cocasse, à la maison, un soir de fête avec des amis. À cette époque, mes enfants avaient respectivement trois mois, trois ans et un peu moins de six ans. Vincent, le cadet, avait bien réagi à la naissance de son frère et s’en occupait souvent gentiment. Ce soir-là donc, Vincent se met à questionner mes invités, couple sans enfant, sur leur amour des petits, le pourquoi de leur infertilité, etc. Une véritable enquête en règle. Amusés, France et Yves se prêtent au jeu en souriant. Puis, après avoir réfléchi un bon moment, Vincent déclare : «Si vous aimez les bébés, vous pouvez bien prendre le mien, je vous le donne!» Mon fils a été bien surpris de l’éclat de rire qui a suivi sa généreuse proposition. En fait, il croyait avoir trouvé une solution à sa rivalité fraternelle.

La rivalité fraternelle : une réalité bénéfique

La rivalité fraternelle de l’enfance se transforme souvent en amitié solide à l’âge adulte. Les liens tissés au jour le jour à travers les querelles, l’entraide et la protection sont plus forts que tout.

Les chamailleries entre frères et sœurs sont parfois si agaçantes qu’on en oublie les effets bénéfiques pour les enfants. Une étude a montré que dès l’âge de 2 ans, les enfants écoutaient les signes de détresse des plus jeunes et venaient à leur rescousse plus vite que leur mère. Vers 4 ou 6 ans, les enfants passent deux fois plus de temps avec leur fratrie qu’avec leurs parents ; 30% des échanges entre frères et sœurs sont de l’ordre de la rivalité, mais 70% sont de l’ordre de l’attachement émotif et de la complicité.

Les enfants d’une même famille sont toujours en rivalité pour obtenir l’amour privilégié de leurs parents. Ils sont en perpétuelle compétition, ce qui est bon pour leur développement à condition qu’on les aide à la vivre sans trop d’agressivité. À l’intérieur de la famille, les petits vivent des frustrations qui mènent à des apprentissages. Ceux-ci seront fort utiles aux enfants en dehors de la maison.

De plus, les enfants ont besoin de la présence d’autres enfants et jamais les parents ne pourront remplacer les échanges sociaux entre pairs. Les enfants qui ont des frères et des sœurs peuvent davantage exprimer leurs joies et leurs colères envers leurs parents, ce qui est excellent. Ces enfants sont souvent plus mûrs, courageux, créateurs, plus responsables et sociables que les autres. Si elle est bien contrôlée, la jalousie permet à l’enfant de se dégager des relations parents-enfant et lui donne une sécurité intérieure non négligeable.

Ajoutons à cela que dans les familles où il y a plusieurs enfants, les parents exigent moins de chacun d’eux : ils projettent leurs désirs et ambitions sur plus d’un enfant. Une fratrie est un bien précieux et la rivalité fraternelle est aussi inévitable que profitable.

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